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"Les lundis matin d’automne, avant de partir à l’école, je me précipitais à la cuisine, voir ce que mon père, la veille, avait rapporté de la chasse. Je n’y étais jamais allé et n’en découvrais que le fruit : ces perdreaux un peu chiffonnés, une goutte de sang séché sur le bec, ces lièvres aux yeux vitreux, ces lapins aux pattes raides, tous, couleur de chaumes, de labours, de friches et qui exhalaient des parfums sauvages. De temps en temps, un gros ramier, une tia tia, oiseaux lointains. Exceptionnellement, une bécasse qui m’émerveillait. Une fois, la hure et le cuissot d’un sanglier, bardés de poils impressionnants et odorants, tachés de rouge vif."

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